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Le jeu comme ouverture créative envers le monde, de la naissance à l’âge adulte.

Dans le cadre de la Semaine Nationale de la Petite Enfance qui s’est tenue du 15 au 22 mars 2025, l’EPE s’est intéressée au jeu le temps d’une conférence.

Accessible à tous, cette rencontre était animée par le psychologue clinicien Adrien Blanc qui, à partir d’une approche mêlant les neurosciences et la psychanalyse, nous a présenté le jeu sous un angle psychologique.

Découvrez les principaux enseignements à retenir de cet échange :

Adrien Blanc
psychologue clinicien

Selon Adrien Blanc, le jeu se trouve dans le rapport que nous entretenons avec l’inattendu et le hasard. Il a une influence sur nos comportements, nos pensées et nos interactions interpersonnelles. Une partie de jeu nous offre la possibilité de changer notre perception et notre compréhension du monde, créer du lien avec ce que nous ne pouvons contrôler au quotidien, et rassurer nos angoisses qui y sont liées. Grâce au jeu, nous pouvons (re)trouver du contrôle et du pouvoir d’action sur notre réalité : “Je connais le jeu, je maîtrise ses règles, je peux agir directement dessus”.

Les types de jeux

On distingue 3 types de jeux :

Le jeu primaire

Ce jeu est caractérisé par le plaisir immédiat, la découverte personnelle de l’environnement qui nous entoure. Il est à la fois en lien avec nos sensations, notre compréhension et notre expérimentation.

Par exemple : On a déjà tous tes vu un.e enfant qui fait tomber un objet de sa chaise haute. En réalisant cela, l’enfant va se rendre compte que l’objet peut être ramassé par une personne présente à ses côtés et par conséquent le récupérer. Aussi, plus il va jeter cet objet au sol, plus il verra que l’objet tombe à différents endroits et comprendra, expérimentera son environnement.

En passant par l’expérimentation, l’enfant va constater le lien entre ses comportements et l’environnement qui l’entoure.

Le jeu secondaire

Ce jeu est pensé et crée par une personne tierce. Il nous permet de partager, communiquer, intégrer, apprendre et comprendre des règles.

Par exemple : Se retrouver autour d’une partie de jeu de société comme le Uno. D’ailleurs, le Uno est un jeu auquel beaucoup de personnes ont déjà joué… sans lire les règles !

On comprend alors que grâce aux moments partagés en jouant à des jeux, nous pouvons communiquer et transmettre des règles propres à chaque groupe.

Le jeu relationnel

Ce jeu est en lien direct avec les interactions sociales et l’expérience collective du jeu.

Par exemple : Une partie de cache-cache dans laquelle nous nous amusons à nous cacher, à trouver les personnes avec qui nous jouons, et surtout pour les enfants : à être retrouvé.e.s ! En jouant à cache-cache, nous renforçons le lien que nous partageons avec l’enfant, son lien avec l’environnement, tout ça grâce à la spontanéité du jeu !

Le jeu évolue tout au long de notre vie : de notre plus jeune âge à la fin de nos jours. Des scientifiques ont émis l’hypothèse que, dès le stade embryonnaire, nous pouvons être amenés à expérimenter le jeu. Cette hypothèse a été émise à la suite de l’observation suivante :

Un embryon, à la suite de l’intrusion d’une goutte de sang dans le placenta, a donné l’impression de jouer avec cette goutte de sang comme s’il s’agissait d’un ballon.

Cette observation a mis en avant que nous nous différencions de notre environnement dès la vie intra-utérine. Puis, une fois né.e.s et tout au long de notre vie, nous expérimentons le jeu à l’aide de nos différents sens : le toucher, l’odorat, le goût, l’ouïe, la vue. Nos sensorialités nous permettent de traduire le monde et de le comprendre de différentes manières.

Grâce à l’expérimentation des trois niveaux de jeu, nous pouvons tout au long de notre vie accéder à cette différenciation et ainsi nous construire en tant qu’individu.

Conclusion

Adrien Blanc nous a montré l’importance de laisser place à notre envie de jouer ! Ainsi, par le jeu et son expérimentation, notre pensée et notre identité se construisent et se structurent, à tout âge de la vie !